Et si nos dieux nous étaient contés

Pour Maëlle David et co. l’impossible n’est pas divin


Le spectacle baptisé « Et si nos dieux nous étaient contés ! » a été présenté, pour la deuxième fois au Parc Historique ce 2 janvier sous une pluie, avec brio et sans la fuite du public. Notre reportage ci-après, ne concernera pas trop la trame de la pièce sur laquelle Savanah Savary a suffisament étayé dans le Ticket 363.

Ce sera surtout sur le côté exceptionel de cette deuxième présentation

Retour sur une soirée magique.

Le ciel nuageux du 2 janvier était un motif suffisant, connaissant les haïtiens, pour renvoyer tout spectacle devant se tenir dans la soirée. « Et si nos dieux... » est programmé au Parc. Un espace à ciel ouvert !

Et pourtant à 7 heures du soir, la majorité des chaises étaient remplies. Certains couples par souci de romance, dinait à la lueur des chandelles sans se soucier des premières fines gouttes de pluie.

30 minutes plus tard quand le rideau s’ouvre sur la veillée funèbre de Marcel le Hougan décédé, elles grossissent sans rien changer dans cet univers paysan, zoomé dans le rustique et le « burlesque » de ses manières.

L’histoire veut que le défunt transmette son enseignement simultanément à ses deux enfants Suzanne et Octave par le biais du rêve. Les mecs de Graphcity ont rendu possible cette magie grâce à la projection sur écran. La technologie des effets spéciaux nous guidera tout au cours de ce voyage initiatique.

Les deux guides sont passés de l’écran à la scène grâce à la fumée d’ambiance. Leur « vol d’ange » peut-être perçu comme réel pour quelqu’un qui regarde à la télé.

Damballah et Aïda Wedo ouvrent le défilé des dieux. Un couple élégamment vêtu de blanc s’amène. L’homme porte un énorme serpent autour du corps.

A partir de ce stade, pour un public occidentalisé, la dextérité de la metteure en scène Florence Jean-Louis Dupuy se dessine. Le bouquet est composé de la présentation du loas sur ses principaux aspects et d’un message. Félicitation à Mme Dupuy d’avoir actualisé ces messages dans un pays et dans un monde où la préocupation du profit fait oublier l’essentiel !

Le message de Damballah le loas-serpent par-exemple, pourrait éclairer la lanterne aux gouvernements du monde et aux écologistes de tout poil qui ont pris part au sommet de Copenhague : l’homme ne peut pas régler tous les problèmes de l’univers, il est un élément comme tous les autres. Il se doit de les respecter et non pas les détruire rien qour son agrément »

Après Damballah survient le peuple de l’eau, la pluie devient torrentielle. On découvre Simbi et sa cour. Le spectale n’est pas restreint à la scène. La divinité de l’Arc en ciel est présenté sur la tour du parc où s’abrite comme d’habitude la régie.

La chorégraphie des serviteurs de Simbi avec des cruches est l’une des plus belles de la soirée. Sous le rythme des bruits de l’eau, « de quelle eau au juste ? » Il y avait étrangement une symphonie entre le bruit de vagues rendu possible par l’informatique et celui de la pluie qui s’abat sur la plaine.

Wongol, le loas du pouvoir, symbolisé par un homme qui a des ailes est decsendu jusqu’à nous grâce aux mains d’un poignée d’acteurs. Son message est ahurissant pour nous haïtiens « Je survole la confuison, le désordre, un dérèglement du monde, Prenez en main votre destin. Je reviendrai. ». Et si nos gouvrenants entendaient ça !

La présentation des loas Agaou est peut-être la plus spectaculaire. 4 hommes de grande tailles.Ils sont Agaou Komble, Agaou Tonnerre, Agaou wedo et Agaou Flambeau. Leurs costumes étranges ne manquent pas de rappeller les étranges statues de la collection privée de la suisesse madame Lehmann.Tandis qu’ils déclinent leur identité leur identité avec leur voix caverneuse, un déferlement d’orages et d’éclair dans le ciel fait trembler l’assistance.

Leur message est aussi terrible que leur apparence «La nature a changé sous vos mains. Si vous ne lui montrez pas de l’amour, elle ne saura vous rendre son amour. ».

On passera aux vertus féminines, aux Ogoun, à la mère nature et aux guédés de cette manière jusqu’au réveil de Suzanne et d’Octave signaler sous la la pluie sans qu’une seule personne s’en aille.

Cette intruse, filera qu’à la fin du spectacle. Certains la perçoivent comme une bénédiction des dieux.

Entre autres homages, nous disons chapeau à Jean René Delsoin et à Benji Jolicouer pour les chorégraphies, aux acteurs de la troupe éclosion pour leur naturel , aux nusiciens et acteurs du groupe Orphée Negro sous la houlette de Monette Léopold Alcin... aux organisteurs en général.

A Maëlle qui est une personne de caractère. Il y a deux semaines quand elle nous accordait l’entrevue, elle nous avouait qu’elle n’était qu’en pourparler avec les sponsors en ce moment là. Cela ne l’empêchait pas de pourusivre avec les répétitions et les préparatifs.

Heureusement qu’un grand nombre l’a rejoint car pour réaliser rien que la robe à traîne perlée de Danthor, où le trône de Grann Ezili, il faut apparamment un grand budget !

Il est bruit que le spectacle s’exportera sous peu au Canada et en Europe. Si cela s’avère, ce sera pour le meilleur de notre culture. Le Québec a vendu son Cirque du soleil. Nous-autres, nous vendrons « Et si nos dieux... »





Chancy Victorin

chancy11@hotmail.com